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François Hollande détaille sa vision de l'Europe

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François Hollande détaille sa vision de l'Europe

mail15:40 | 17.10.2012прегледи 552 коментарикоментари 0


Par Pierre-Alain Furbury, LesEchos.fr

Une dose d'optimisme : « Nous sommes tout près » d'une sortie de crise de la zone euro. Un plaidoyer pro-européen, l'Union restant « la plus belle aventure pour notre continent ». Et, surtout, une vision de l'Union politique centrée sur la zone euro, appelée à davantage d'intégration. A la veille du Conseil européen de Bruxelles, François Hollande livre sa vision de l'Europe dans une interview accordée à six quotidiens européens (le français « Le Monde », l'espagnol « El Pais », l'allemand Süddeutsche Zeintung, l'italien « La Stampa », le britannique « The Guardian » et le polonais « Gazeta Wyborcza »).

Il préconise une réunion mensuelle des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro (comme l'avait souhaité Nicolas Sarkozy) et à un renforcement de l'Eurogroupe et de son président, dont le mandat serait « clair » et « suffisamment long ». Une réponse à Angela Merkel, qui prône, elle, une Union politique à 27.
« Mutualisation partielle des dettes »

Le président français souhaite avant tout que les décisions prises lors du sommet des 28 et 29 juin soient mises en oeuvre. « Je veux que toutes ces questions soient réglées d'ici la fin de l'année », insiste-t-il, en faisant un préalable à « l'approfondissement » de l'Union, qui n'interviendrait pas avant les élections européennes de 2014. Dans son optique, les pays européens doivent mettre en oeuvre, pour échapper à la règle des 27, des coopérations renforcées. Par exemple sur la taxe sur les transactions financières. François Hollande explique : « L'Union politique, c'est après. C'est l'étape qui suivra l'Union budgétaire, l'union bancaire, l'union sociale. Elle viendra donner un cadre démocratique à ce que nous aurons réussi de l'intégration solidaire ».

Au passage, le locataire de l'Elysée n'oublie pas de se dire à nouveau favorable à une « mutualisation partielle des dettes à travers les eurobonds ». Des obligations européennes dont la chancelière allemande ne veut pas entendre parler. L'Europe « mérite un sursaut pour renouer avec l'espérance », insiste François Hollande.

Tour d'horizon de ses principales déclarations :
La crise de la zone euro

« Sur la sortie de la crise de la zone euro, nous en sommes près, tout près. Parce que nous avons pris les bonnes décisions au sommet des 28 et 29 juin et que nous avons le devoir de les appliquer, rapidement. D'abord, en réglant définitivement la situation de la Grèce (...) Ensuite, en répondant aux demandes des pays qui ont fait les réformes attendues et qui doivent pouvoir se financer à des taux raisonnables. Enfin, en mettant en place l'union bancaire. »

« Je veux que toutes ces questions soient réglées d'ici la fin de l'année. Nous pourrons alors engager le changement de nos modes de décision, et l'approfondissement de notre union. Ce sera le grand chantier au début de l'année 2013. »
Une Europe « à plusieurs vitesses »

« En changeant de dimension, l'Europe a changé de modèle. (...) Ma démarche, c'est une Europe qui avance à plusieurs vitesses, avec des cercles différents. On peut les appeler « avant-garde », « Etats précurseurs », « noyau dur », peu importe les appellations, c'est l'idée qui compte ».
La zone euro

« La zone euro doit prendre une dimension politique ; (...) Je suis favorable à ce que l'Eurogroupe, qui rassemble les ministres des Finances, soit renforcé et que le président de l'Eurogroupe ait un mandat clair et suffisamment long. »

« Je suis également partisan d'une réunion mensuelle des chefs d'Etat et de gouvernement de cette zone. Finissons-en avec ces sommets soi-disant de la dernière chance, ces réunions historiques, ces rendez-vous exceptionnels... et qui n'ont débouché que sur des succès éphémères. Les marchés, c'est tous les jours, les arbitrages des entreprises, c'est dans l'instant ! L'Europe ne peut plus être en retard. »
Europe des Vingt-Sept

« Il y a cette Europe des Vingt-Sept/Vingt-Huit bientôt et demain davantage. C'est un espace politique de solidarité, un grand marché, une volonté de convergence économique, sociale, culturelle ; (...) Je voudrais lui donner une nouvelle dimension pour la jeunesse, l'université, la recherche, l'énergie. Mais cette Union large ne doit pas empêcher des coopérations renforcées, celles que des Etats voudraient engager à quelques-uns et qui dégageraient des moyens au-delà du budget européen ».
L'union politique

« C'est l'étape qui suivra l'union budgétaire, l'union bancaire, l'union sociale. Elle viendra donner un cadre démocratique à ce que nous aurons réussi de l'intégration solidaire. » Elle viendra « après les élections européennes de 2014. L'enjeu de cette consultation, ce sera l'avenir de l'Union. »
Déficit à 3 % du PIB

Pour la France, « j'ai fixé l'objectif de réduction de déficit à 3 % pour 2013 et de rétablissement de l'équilibre des comptes publics en 2017. Pour une raison simple et qui ne se résume pas à un engagement européen : de 2007 à 2012, la dette publique est passée en France de 62 % du PIB à 90 %. Prolonger cette tendance ne serait pas soutenable. »

« L'objectif, il est aussi, à l'échelle de l'Europe, d'harmoniser les taux d'intérêt dans la zone euro. Politique monétaire et politique budgétaire doivent se conjuguer. Et il ne peut être admis, dans un même espace monétaire que des pays se financent à 1 % à dix ans et d'autres à 7 % ! Il faut éviter un effet de rente. »
L'axe Paris-Berlin

« C'est le couple qui permet l'accélération. Et qui, donc, peut aussi être un frein s'il n'est pas en phase. D'où la nécessité de la cohérence franco-allemande. Nous avons un devoir d'union ; il exige un sens élevé de l'intérêt européen et, donc, du compromis. Est-ce que ce doit être une relation exclusive ? Non ! L'Europe ne se décide pas à deux. L'amitié franco-allemande doit agréger, associer, assembler. Je prends garde de ne pas opposer grands et petits pays, pays fondateurs et pays nouvellement adhérents. L'Europe a besoin de tous, elle ne se résume pas à de l'intergouvernemental. Les institutions communautaires : Commission et Parlement doivent jouer pleinement leur rôle. »

« Si nous avons été capables de nous unir, nous, c'est que nous pouvons réussir à le faire tous ! C'est ce que nous rappellerons lors des cérémonies pour le 50e anniversaire du traité de l'Elysée. »
La Grande-Bretagne

« Je souhaite un Royaume-Uni pleinement engagé en Europe, mais je ne peux pas décider à la place des Britanniques. J'ai observé que, pour le moment, ils souhaitaient être plutôt en retrait. Les Britanniques sont liés par des accords auxquels ils ont souscrits. Ils ne peuvent s'en détacher. Maintenant, ils ont au moins le mérite de la clarté. La zone euro, l'union budgétaire : ils n'y sont pas. Je n'entends pas les forcer. »


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