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Nouvel Obs: Българите не преклониха глава

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Nouvel Obs: Българите не преклониха глава

mail14:00 | 27.06.2013прегледи 1366 коментарикоментари 0


Политологът Франсоа Фризон-Рош, който бе юридически съветник на президента Желю Желев, коментира ситуацията в България в интервю за Le Nouvel Observateur. Според него има връзка между протестите през зимата и сегашните, но също и преход - от социални протести към политически. Едва дошло на власт, правителството на социалистите назначи за шеф на специалните служби 32-годишен депутат без нужните компетенции за този пост, коментира политологът и допълва, че Делян Пеевски не е нищо повече от син на майка си. Според него големият въпрос, който се поставя сега на дневен ред, а именно промяната в изборния кодекс, е една обикновена манипулация. ЕС може да окаже натиск над ситуацията в страната, въпреки че за европейците България функционира по-добре от Гърция от гледна точка финанси. Ако има надежда, според Франсоа Фризон-Рош, тя е, че българите този път не спазиха поговорката „Преклонена главица, сабя не я сече”.

Ето и цялото интервю в оригиналния си вариант на интернет страницата на изданието.
 

Le politologue François Frison-Roche, spécialiste de la Bulgarie et chercheur au CNRS a été conseiller juridique du président de la République de Bulgarie de 1992 à 1996.

La Bulgarie est à nouveau secouée par des manifestations, trois semaines seulement après la constitution d'un gouvernement issu des élections anticipées provoquées par les protestations de l'hiver dernier… Pourquoi ?

- Il y a une continuation avec ces manifestations de l'hiver. Mais aussi une transition de ces manifestations sociales de gens humiliés par une classe politique coupée de la population – des oligarques – vers des manifestations qui sont aujourd'hui politiques. A peine arrivé au pouvoir, le parti socialiste, c'est-à-dire l'ancien parti communiste, n'a rien trouvé de mieux que de nommer au poste de directeur des services spéciaux un député de 32 ans sans aucune compétence pour ce poste. Deylan Peevski n'est que le fils de sa mère, elle-même très soudainement devenue directrice d'un empire médiatico-financier, sans doute en fait placée là comme prête-nom de réels gestionnaires qui ne souhaitent pas voir leur nom apparaître. Les Bulgares sont descendus dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol après cette nomination d'un homme placé à ce poste pour obéir aux ordres. Cette nomination montre la déconnexion totale des leaders politiques bulgares avec la réalité des gens. Ils se croient tout permis. Seulement trois semaines après la formation du gouvernement, les socialistes, qui critiquaient la façon de faire de l'ancien Premier ministre Borissov – qui ne se gênait pas soit dit en passant – nomment un homme de paille à la tête des services secrets dont la puissance est très grande dans le pays.

Ces manifestations visent particulièrement le Premier ministre Plamen Orecharski. Qui est-il ?

- Lui aussi n'est que l'homme de paille de l'ancien leader socialiste Sergueï Stanichev qui l'a placé là pour manager au mieux les intérêts des puissants, maintenir un système où les oligarques peuvent continuer leurs activités. Le président du parti socialiste est d'ailleurs très attaqué y compris à l'intérieur du parti.

Les prochaines élections auront lieu en 2014. Une modification du code électoral est en cours. Dans quel but ?

- L'amendement du code électoral vise à permettre une amélioration des possibilités de candidatures d'indépendants ce qui permettrait de voir des gens soit disant sans couleur politique monter en politique. Ces indépendants, soutenus par différents partis, permettrait de sortir de la représentation très figée du Parlement où quatre partis se côtoient : le parti populiste de droite GERB, le parti socialiste, le parti turc et le parti Ataka. La modification du système électoral pour permettre l'émergence d'indépendants permettrait de tromper les lecteurs en élargissant les capacités d'alliance au Parlement. C'est une manipulation, soyons clair.

On est très loin de la refondation politique dont aurait besoin la Bulgarie ?

- Il y a quand même des motifs d'espoir. Notamment le fait de voir la société civile descendre dans la rue pour s'opposer à ce qui se passe. C'est très prometteur. Les jeunes, pour ceux qui ne sont pas partis à l'étranger, affirment une volonté de changement. Il y a donc bien quelque chose qui est en train de se faire qui pourrait peut-être permettre la création de nouveaux partis, de nouveaux leaders. Encore faut-il qu'ils soient crédibles, mais aussi qu'ils puissent mener une campagne politique, ce qui semble difficile dans une Bulgarie verrouillée par les oligarques. Les Bulgares vivent aujourd'hui dans une démocratie "Canada Dry". Et s'il on peut noter, déjà, le lancement en politique de l'ancienne commissaire auprès de l'Union européenne Meglena Kuneva, remarquons qu'elle n'a pas réussi à franchir la barre des 4% pour rentrer au Parlement lors du dernier scrutin.

Dans ce cadre, pensez-vous que l'Union européenne ait un rôle à jouer ?

- Oui. Ce sont bien sûr les Bulgares qui doivent en premier lieu se manifester contre ce qui se passe dans leur pays. Mais l'Union européenne doit mettre plus de pression par l'intermédiaire de son mécanisme de coopération et de vérification. L'UE essaye de limiter les dégâts mais, parce qu'elle n'est pas suffisamment forte dans ses recommandations, se décrédibilise vis-à-vis de l'opinion bulgare. L'ancien gouvernement de centre-droit arrangeait un peu tout le monde car il avait su tenir les finances. La Bulgarie ne connaît pas le type de crise de son voisin du sud. Pour l'UE, la Bulgarie fonctionne mieux que la Grèce... Mais les Bulgares sont humiliés : ça fait 20 ans qu'on leur dit vous êtes dans le monde libre, dans l'économie de marché, mais ils n'arrivent pas à se chauffer durant l'hiver parce que les compagnies d'électricité ne font pas les investissements nécessaires. Il existe une expression bulgare qui dit "tête courbée vaut mieux que tête coupée". La population a tellement pris l'habitude de courber la tête que les nouveaux leaders misent là-dessus. Mais ça ne marche plus, les gens se sont révoltés. Il faut encourager la société civile à se structurer.

Propos recueillis par Céline Lussato – Le Nouvel Observateur
 


 
 
 
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